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Les CARDINAL de CHALANCE (Picardie)

 

Depuis 1727 et l'arrivée d'Eustache AUBERT en provenance de Normandie, la situation familiale a quelque peu évoluée.

Les AUBERT ont changé de lieu d'habitat (Saint-Pierre) pour s'installer dans la paroisse qui jadis portait le nom pittoresque de « Trou-au-Chat », son appellation actuelle est Ducos. Ce changement de domicile occasionne une transformation de son statut social, puisque la famille acquit également une habitation sucrière en plus de sa maison de négoce.

Aux alentours de 1760, nous les retrouvons dans la commune du François.

Ce bourg dont les côtes longent l'océan Atlantique, se trouve à la limite du Sud-Est de l'île. Le climat qui règne sur cette partie du pays, confère à la terre une grande fertilité ce qui favorise la culture de la canne et du café.

D'anciennes familles y développent au fur et à mesure de grands domaines fonciers, tels que : les MONNEL alliés aux AUBERT , d'ALESSO d'ERAGNY, de GIRARDIN de MONTGERALD, BLONDEL de JOIGNY, AUBIN de BLANPRE, Le VASSOR de LATOUCHE, HODEBOURG-DESBROSSES, de JAHAM-COURCILLY pour ne citer qu'elles.

Juin 1767 Le François, voit naître Thomas Eustache AUBERT troisième enfant du couple René Eustache AUBERT / Françoise DESVAUX des LONGCHAMPS.

Quelques années plus tard, il entre comme lieutenant, puis devient capitaine aide major,

commandant le quartier du Diamant. Ses faits d'armes concernent les batailles franco-britanniques qui eurent lieu dans les mers.

Thomas Eustache tire si bien son épingle du jeu que le 13 août 1823 il est fait chevalier de l'ordre royal et militaire de Saint-Louis.

Par cette distinction militaire, la branche Martiniquaise connaît pour la première fois les honneurs de la cour.

Thomas Eustache est qualifié « d'écuyer » dans certains actes, son tout nouveau statut de chevalier de Saint-Louis lui confère le droit d'apposer ce titre à côté de son nom, mais cela ne concerne que sa seule et unique personne, car ce titre n'est en aucun cas transmissible à sa descendance "sauf 3 croix de St louis consécutives", le roi seul a le pouvoir d'anoblir !

Parallèlement à ses activités militaires, Thomas Eustache gère l'usine de son père au François, comme en témoigne un document de 1822 où il est mentionné parmi les principaux sucriers.

Au François, ces usines sont au nombre de 26, ce qui est considérable puisque les communes de moindre importance n'en possèdent que 6 !

Détaché dans la commune du Diamant comme capitaine aide major, il y épouse en cette année 1790 Rose Adrienne CARDINAL DUQUESNOY de CHALANCE native de cette paroisse le 8 décembre 1765. Elle est la fille d'Etienne Armand CARDINAL DUQUESNOY de CHALANCE, capitaine major des milices à Sainte-Lucie également habitant sucrier, et de Marie Françoise Louise de PICHERY des RIVIERES.

La famille CARDINAL est originaire de Paris, mais à émigrée en Haute-Marne et à Montdidier en Picardie.

La branche de CHALANCE est issue de Pierre CARDINAL,bourgeois  maître chandelier, bourgeois de Paris et de son épouse Claude de PARIS. (archives de Paris n°7/1633-12/1633/AN Y3899B et 1648/1649/AN ET-XXI-208). Ils sont les parents de Pierre II, Hubert I, Catherine et François CARDINAL de CHLANCE.

d'Armand Simon CARDINAL, seigneur de Chalancé ( Chalancey en Haute-Marne) et du Quesnoy (en Picardie). fils de Pierre II, est officier du roi et son receveur en l'évêché de Beauvais ainsi que maréchal des logis du duc d'Orléans. Il enregistre ses armes «d'argent à la croix de gueules cantonnée au 1er canton d'un lion de sable »  en 1696 chez Charles d'HOZIER à Paris I. Son épouse, originaire de Montdidier en Picardie, se nomme Elisabeth CAUVEL de BEAUVILLE. La famille CAUVEL est fort illustre dans la ville de Montdidier. De noblesse d'extraction, elle tenait ses lointaines origines de Suède où elle avait enregistrée ses titres par l'intermédiaire de Colart CAUVEL, écuyer, seigneur de Carouge. Ce dernier épousa Agnès de HALLOY, fille de Baude de HALLOY, écuyer, seigneur des Bains et de Conchy. Arrivé au milieu du XVe Siècle, il est l'auteur de plusieurs branches (les CAUVEL de Beauvillé, de Carouge etc) qui ont données à Montdidier plusieurs avocats, notaires, maires et présidents du grenier à sel.

Trois enfants vinrent de cette union Françoise CARDINAL de CHALANCE, Hubert CARDINAL, prêtre de la paroisse de La Neuville d'Aumond (Oise) près de Beauvais, doyen de Mouchy qui laissa dans la commune de La Neuville un testament en 1739 (année de son décès) révélant ses origines de Montdidier et celle de ses parents. François CARDINAL DUQUESNOY, seigneur de Chalancé est le troisième enfant. Celui-ci, natif de Paris (paroisse Saint-Louis en L'Isle), part pour l'île de la Martinique où il est nommé procureur à Saint-Pierre. Lors de son mariage le 5 juin 1714 au Diamant, il est procureur du roi et habitant sucrier. Son épouse est Marie Rose BOURGEOT, née en 1697 fille du célèbre Etienne BOURGEOT tailleur d'habits enrichi devenu riche habitant sucrier. En effet, c'est lui qui en 1717 invitera à sa table les représentants du roi que sont le gouverneur de La VARENNE et l'intendant RICOUART d'HEROUVILLE. IL leur expose alors sa réussite financière dûment acquise par le biais de la culture de la canne, instant de vanité qu'il regrettera sans doute un peu, lorsqu'à 8 heures du soir s'invitent des miliciens colons armés jusqu'aux dents, prêt à en découdre avec les deux émissaires royaux.

Ces mêmes habitants reprochent au roi l'autoritarisme de la loi (appelée l'exclusif) qui restreint la progression des petits habitants à devenir plus riche et empêche les « grands habitants » d'en posséder davantage. Finalement, il faudra toute la sagesse et la stratégie du colonel Jean Du BUC-L'ETANG élu bien malgré lui chef de la colonie par le peuple, pour éviter une révolution. Cet épisode appelé « Gaoûlé » a commencé sur l'habitation Bourgeot du nom de son propriétaire en l'an 1717, et s'est fini quelques jours plus tard après l'exclusion des deux dignitaires du sol antillais.

L'habitation Bourgeot existe encore de nos jours mais porte désormais le nom d'« O'Mullane ».

Fermons la parenthèse sur les BOURGEOT pour la rouvrir sur les CARDINAL qui sont directement concernés par la milice, en commençant par René CARDINAL-DUQUESNAY fils du couple CARDINAL/BOURGEOT époux d'Anne Luce MONNEL-MAUCROIX et lieutenant d'artillerie en 1748.

Nous avons vu que son frère Etienne CARDINAL de CHALANCE, beau-père de Thomas Eustache AUBERT était capitaine major à Sainte-Lucie.

Sa soeur Rose Catherine CARDINAL-DUQUESNAY a épousé en 1767 au Diamant Louis Joseph de PERCIN de MONTGAILLARD écuyer, capitaine de milice.

L'ainé Jean Louis CARDINAL-DUQUESNOY seigneur de Chalancé, était officier dans la milice du Diamant et avait épousé Charlotte Geneviève BLONDEL LA ROUGERY.

Les CARDINAL de CHALANCE sont liées aux familles suivantes; CAUVEL DE BEAUVILLE, AUBERT, BLONDEL LA ROUGERY, DE PERCIN DE MONTGAILLARD, MONNEL- MAUCROIX, DE LA SALLE, LITTEE, BOURGEOT, SPITALIER DE SEILLAN, DE PICHERY DES RIVIERES, PASQUIER

 

 

Il a fallu patienter jusqu'à la troisième génération pour voir un AUBERT de la branche martiniquaise être honoré de ses exploits militaires.

Les honneurs militaires représentent la macule pour une famille désirant côtoyer le haut du pavé, les AUBERT y sont parvenus à force de ténacité.

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Commentaires (1)

1. Duc 17/02/2011

Bonjour,

je recherche des informations sur l'origine des Baude installés au Marin à la Martinique, mon grand-père maternel se nommait Xavier Baude, un îlet du Marin porte ce nom (ma mère y allait enfant). Mon grand-père était de la même famille que Monsieur Théodore baude commissaire de l'exposition coloniale pour la Martinique en 1931.

Merci par avance pour tout renseignement que vous pourriez me donner.

Madame Duc

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Date de dernière mise à jour : 21/09/2018

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